Fonds Marine Industries Limited

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Fonds Marine Industries Limited

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Dates of existence

History

L'histoire de Marine Industries Limited et sa formidable réussite industrielle durant presque cent ans, est l'aboutissement de trois siècles de spécialisations navales dans la région soreloise, en raison de sa situation gégraphique et de l'existence des forêts de pins, puisque les archives révèlent que le premier contrat de construction maritime à Sorel remonte à 1730. Au 19ième siècle, les compagnies navales vont se multiplier, mais c'est avec Marine Industries Limited que la région soreloise connaîtra son apogée dans le domaine maritime. Pendant pratiquement tout le 20ième siècle la croissance industrielle de la région Sorel-Tracy reposera principalement sur celle de Marine Industries Limited au rythme des époques successives dont le point culminant sera l'extraordinaire essor provoqué par la Deuxième Guerre mondiale. Les débuts de Marine Industries Limited et de la famille Simard, propriétaires de l'entreprise, ont commencé avec les Chantiers Manseau, prédécesseurs de Marine Industries Limited qui sera acquis par les Simard en 1917. Les Chantiers Manseau ont été fondés en 1898 par Messieurs Robidoux et Manseau, sur la rive gauche du Richelieu, à l'emplacement des futurs chantiers de Marine Industries Limited. Au début du 20ième siècle, les Chantiers Manseau emploient une vingtaine de personnes qui construisent et réparent des navires de bois. Pendant ce temps, les chantiers maritimes du gouvernement, situés à la pointe ouest de l'embouchure du Richelieu, construisent des bâtiments plus importants, tels dragues, remorqueurs, chalands. C'est en 1917, alors que les Chantiers Manseau commencent à prendre de l'importance, que Joseph Simard, fils du Capitaine Jos Simard, de Baie Saint-Paul, les achète, pour la somme de 15 000$, avec deux associés, le notaire J.B.T. Lafrenière et Alcime Beaudet. Dans les années 20, les Chantiers Manseau se livrent à des opérations de dragage et d'entretien et de réparation de dragues et de navires de tonnage moyen. En 1926, après l'obtention d'un contrat pour le dragage à l'Anse-aux-Foulons à Québec, Joseph Simard s'associe avec Dredging Contractors Limited de Vancouver. C'est l'année suivante que Monsieur Edouard Simard, frère de Joseph, vient se joindre à l'entreprise en devenant directeur général des Chantiers Manseau, poste qu'il occupera jusqu'en 1937 lors de la réorganisation générale. En 1928, une nouvelle compagnie est formée sous le nom de General Dredging Contractors Limited. La même année, les Chantiers Manseau acquiert Sorel Mechanical Shops Company Limited, Sorel Iron Foundries Limited, et Beauchemin et Fils, aussi connu sous le nom de Sorel Steel Foundries Limited. Ainsi les intérêts de Joseph Simard et de ses associés se diversifient en exploitant divers domaines tel le dragage, la fonderie, la chaudronnerie, la construction et la réparation navales. En 1929, à la mort d'Alcime Beaudet, le notaire Lafrenière retire ses intérêts et Monsieur Joseph Simard devient le principal actionnaire des cinq compagnies à savoir, les Chantiers Manseau, General Dredging Contractors Limited, et les trois compagnies acquises en 1928. Ces cinq entreprises se fusionnent alors sous le nom de The Consolidated Marine Companies Limited. C'est en 1931 qu'un troisième frère Simard, Ludger, arrive à Sorel pour prendre part aux activités de l'entreprise, d'une façon toutefois plus discrète. L'année 1937 fut un tournant décisif dans l'histoire de la compagnie puisque c'est la première fois qu'apparaît le nom de Marine Industries Limited suite à l'acquisition des chantiers navals du gouvernement fédéral à Sorel. Minée par la partisanerie politique qui engendrait chez les employés une insécurité d'emploi et par ricochet un manque d'intérêt, cette acquisition apportait aux Simard une immense flotte de dragues. Durant les deux années précédant la Deuxième Guerre mondiale, Marine Industries Limited se consacre à la construction de navires en acier, grâce à l'acquisition d'atelier mécanisés et d'installations de fonderie. Mentionnons, de 1937 à 1939, la fabrication de trois pétroliers, le Beeceelite, premier navire en acier entièrement soudé, le Oakbranch et le Petrolite. C'est également à cette époque que les employés de Marine Industries Limited relèveront un défi de taille: la fabrication de deux remorqueurs, le Radium King et le Radium Queen, qui seront ensuite désassemblés pour être livrés par sections au Lac des Esclaves, à 3500 milles de Sorel, dans les Territoires du Nord-Ouest. L'année suivante, en 1938, le même procédé sera employé pour les deux remorqueurs Orient Bay et Nipigon, livrés à Orient Bay, en Ontario. Ainsi, Marine Industries Limited, dès les débuts, se tenait à la fine pointe de la technologie maritime. Le second conflit mondial allait lui donner une impulsion extraordinaire. Dès septembre 1939, à la déclaration de la guerre, le Canada fera appel à Marine Industries Limited pour la construction de divers types de navire de guerre et les chantiers vont s'adapter à la production de guerre. De 1940 à 1942, Marine Industries Limited livrera douze corvettes, quatre balayeurs de mines, deux navires ravitailleurs et reconstruira quatre barges. C'est en 1942 qu'un nouveau chantier sera construit sur une ferme adjacente au vieux chantier, et qu'on y érige une plate-forme de lancement d'une capacité de 5000 tonnes. Durant toute la durée de la guerre, soit de 1940 à 1945, les chantiers de Marine Industries livreront trente Liberty Ship de 10000 tonnes, des corvettes, des dragueurs de mines, des barges d'invasion, des pétroliers-ravitailleurs, et l'on peut dire que la région soreloise a ainsi contribué de façon fort importante à l'effort de guerre, surtout dans l'Atlantique Nord, et à la victoire des Alliés. Le rythme de la production de guerre est impressionnant puisqu'on peut construire jusqu'à huit cargos à la fois, à raison de cent jours en moyenne par cargo; 6000 hommes, venant de Sorel, mais aussi d'un peu partout au Québec, se relayent 24 heures sur 24, encadrés par des techniciens et des ingénieurs fraîchement diplômés, comme cette classe complète de l'École polytechnique de 1942, engagée par Marine Industries Limited. Avec la guerre, Marine Industries Limited était devenu un des plus importants établissements industriels au pays, mais le retour à la vie civile sera difficile puisque du jour au lendemain, en 1945, 3000 hommes sont congédiés et en 1947, il en reste 200. Cependant, les activités maritimes de Marine Industries Limited vont reprendre, en fournissant particulièrement le Ministère de la Défense nationale et la Ministère des Transports, par un autre coup d'éclat: la construction de l'Abegweit. Propulsé au diesel et assurant la liaison entre Port Borden, à l'île du Prince Edouard, et Cap Tormentine au Nouveau-Brunswick, c'était à l'époque le traversier le plus grand, le plus puissant et le plus coûteux au Canada. De 1944 à 1950, les chantiers de Marine Industries Limited produisent quinze chalutiers pour la France, quatre cargos de 7200 tonnes, six cargos de 2600 tonnes, un traversier, le pétrolier Willowbranch et le brise-glace Labrador qui en 1954 fut le premier navire à franchir le passage du Nord-Ouest dans les deux sens. Après 1950, Marine Industries Limited obtient plusieurs autres contrats de la Marine Royale Canadienne pour reconditionner cinq frégates, et cinq balayeurs de mines, et la construction de deux navires escortes, l'Assiniboire et le St. Croix, et de deux balayeurs de mines, le Chaleur et le Chignecto. Dans les années 50, l'entreprise a déjà des activités fort diversifiées: construction de navires, mais aussi des fournaises Draco, flotte de remorqueurs, radoub et renflouement de navires, transport de l'huile avec les pétroliers, dragage. Cependant, en 1953, Marine Industries Limited ajoutera une autre corde à son arc, grâce à la claivoyance du directeur-général, Monsieur Ludger Simard: la construction de wagons de chemin de fer. Ainsi naît la division des wagons avec un premier contrat pour la réparation de 1000 wagons. En 1967, Marine Industries Limited avait produit 6000 wagons et occupait 20% du marché canadien des wagons; vingt ans plus tard, en 1987, l'entreprise a construit 25000 wagons au total, surtout des wagons plats et des wagons-trémies à céréales et à minerai. À la fin des années 50, tout en commençant la construction ferroviaire, Marine Industries Limited continue cependant à livrer des navires: de 1957 à 1961, il faut signaler entre autres les pétroliers Edouard Simard et Jos Simard, le Hercules, la plus importante grue flottante d'Amérique du Nord, de nombreux chalutiers et le traversier brise-glace John Hamilton Gray. La division dragage de la compagnie participera à cette époque, soit les années 1957 à 1959, à la canalisation du fleuve Saint-Laurent en effectuant 64% des travaux de dragage de la section canadienne de la voie maritime. Dix ans plus tard, Marine Industries Limited sera l'une des deux compagnies à agrandir l'île Sainte-Hélène et à créer l'île Notre-Dame, pour l'Expo '67. Les années 60 commencent avec une autre innovation technologique: la construction, pour la défense anti sous-marine de la Marine de guerre canadienne, de l'hydroglisseur le Bras d'Or, premier navire canadien en aluminium entièrement soudé et le navire de guerre le plus rapide au monde. L'année 65 sera une année décisive pour Marine Industries Limited à plusieurs égards. D'abord ce sera la plus spectaculaire opération de renflouement, celui du Lawrencecliffe Hall, échoué à l'île d'Orléans. Ensuite, la division hydroélectrique sera créée. Marine Industries Limited prend la relève de Sorel Industries Limited qui détenait une license de la compagnie suédoise Johnson pour la construction de turbines et en avait déjà construit pour le Pakistan. Marine Industries Limited, après avoir construit deux nouveaux ateliers, va alors livrer des turbines puis des alternateurs pour Outardes 4, Manic 5, Churchill Falls, et la Grande à la Baie James. Cependant, 1965 restera une année-clef pour Marine Industries Limited d'une autre façon: la Société Général de Financement du Québec (S.G.F.) acquiert cette année-là 60% des actions de Marine Industries Limited; le président, Ludger Simard, le seul survivant des frères Simard fondateurs, et les héritiers, gardent le reste. La S.G.F. va vendre à Marine Industries Limited Forano et Volcano: la première est une entreprise de construction mécanique pour opération forestière, d'outillage de scierie et d'équipement d'usines de pâtes et papier; la seconde produit des chaudières pour édifices publics et usines. Deux ans plus tard, en 1967, Marine Industries Limited continue de se maintenir à l'avant-garde de la technologie en concluant un accord d'assistance technique avec un chantier suédois, le plus moderne du monde à l'époque; plusieurs ateliers sont construits. Marine Industries Limited emploie alors 2500 ouvriers et est le chantier maritime le plus actif au Canada; l'été, avec ses filiales Volcano et Forano, Marine Industries Limited emploie 4500 hommes. En 1968, la compagnie obtient l'autorisation d'utiliser la raison sociale française Marine Industrie Limitée. C'est à cette époque, la fin des années 60, que les chantiers réussissent un autre coup de maître en construisant les deux navires escortes porte-hélicoptères les plus perfectionnés au monde, le Huron et l'Iroquois. Au début des années 70, Marine Industries Limited adopte la marque de commerce Marindus pour ses bateaux standardisés et ses chantiers livrent treize cargos à la France, six à la Hollande, quatre à la Pologne, deux à l'Algérie, ainsi que sept pétroliers. En 1973, la capacité de la plate-forme de lancement est augmentée de 5000 à 5500 tonnes, et cette même année, Marine Industries Limited construit le traversier Camille Marcoux pour le Ministère des Transports du Québec. La fin de la décennie 70 est fort tumultueuse: en 1977, l'annulation de la commande des navires grecs met l'entreprise dans une situation précaire; un an plus tard, en 1978, la S.G.F. devient propriétaire à part entière de Marine Industries Limited et en 1979, la situation financière de la compagnie se redresse grâce à un programme d'investissement; en même temps, Marine Industries Limited poursuit la construction de wagons, et de turbines et d'alternateurs pour la Baie James. Dans les années 80, la compagnie livre le Bernier, navire de recherches séismiques à Pétro-Canada, puis deux brises-glaces pour le Garde côtière canadienne, le Edouard Cornwallis et le Sir William Alexander. C'est en 1981 que Alsthom Atlantique de France obtient 35% des actions de Marine Industries Limited. Cependant, la grève de onze mois de août 1984 à juillet 1985 va porter un très dur coup à Marine Industries Limited; pourtant, en janvier 1987, l'entreprise prend possession des chantiers maritimes Versatile Davie, Versatile Vickers et Versatile Systems Engineering et devient ainsi le plus important groupe de construction navale au Canada. Mais aux chantiers de Sorel, la construction maritime est en déclin. Après la grève de 1984-1985, il y aura encore la réparation de deux navires, la construction de deux brises-glaces, puis de modules de frégates canadiennes et en 1991, la construction maritime prendra fin. GEC Alsthom est alors propriétaire à part entière de l'entreprise. Ainsi prend fin l'extraordinaire épopée de Marine Industries à Sorel, qui a duré presque cent ans.

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