Ces journaux personnels de Théo Chentrier sont présentés sous forme de 13 carnets écrits entre le jour de son mariage, le 27 juillet 1927, et le 11 septembre 1939, soit quelques jours après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Dans ces carnets Théo Chentrier consigne ses observations et ses activités quotidiennes tout en soulignant les faits et moments marquants de sa vie personnelle et professionnelle. Il y révèle ses sentiments à l’égard de sa famille et livre ses impressions sur les gens qui influencent son cheminement de carrière. Il confie avec sensibilité ses angoisses, ses tourments et son désespoir face aux mésententes familiales qu’il rencontre et aux difficultés financières qu’il éprouve. Ces chroniques de la vie quotidienne nous permettent de découvrir la personnalité de cet éducateur et psychanalyste à travers ses préoccupations et ses aspirations. Elles représentent également une source d’information pour les chercheurs intéressés à la psychanalyse et à l’éducation des enfants difficiles. Parmi les sujets traités dans ces carnets nous retenons : Le développement et l’éducation de ses enfants : père intéressé à l’éducation de ses quatre enfants, Théo Chentrier relate leur naissance, leurs premiers mots, leurs premiers pas, leurs anniversaires, leurs maladies, leurs progrès et résultats scolaires, leur taille et poids, les vacances en Bretagne, les interactions entre soeurs et frère. Il décrit les coutumes, les vêtements et les menus des repas servis lors de la célébration de fêtes religieuses telles que : Noël, baptême, première communion, communion solennelle, confirmation. Théo Chentrier accompagne également ses enfants au Jardin d’acclimatation, au défilé du 14 juillet, au cinéma, au théâtre des marionnettes. Il recommande, en vain toutefois, la régularité des repas et des heures de coucher. L’éducation de ses élèves et pensionnaires : Théo Chentrier préconise une discipline ferme et même, à l’occasion, des sanctions physiques telles que des fessées et des coups de baguette. Il pose des « colles » aux élèves paresseux. La Société psychanalytique de Paris : Théo Chentrier, à la suite d’une analyse avec Rudolph Loewenstein (271 séances entre juillet 1931 et juillet 1933), est reçu membre adhérent de la Société psychanalytique de Paris (SPP) en octobre 1933. Il y donne des conférences et va y entendre, entre autres : Rudolph Loewenstein, Marie Bonaparte, le prince Georges de Grèce, Sophie Morgenstern, Eugénie Sokolnicka, Raymond de Saussure, Jacques Lacan, René Allendy et Paul Jury dont il est un ami très proche. Vie professionnelle : Théo Chentrier donne des conférences (au collège Sévigné, au Lycée Carnot, aux Sociétés savantes, à la Sorbonne), des cours au Lycée Montalembert, des consultations à domicile, corrige des copies d'élèves du collège Sainte Marie de Monceau. Il mentionne l'utilisation du test de Rorschach . Vie religieuse : Théo Chentrier assiste à la messe dominicale. Il parle également de retraites, du rosaire, des vêpres, d’un pèlerinage et du Tiers Ordre fraternité Activités sociales : Théo Chentrier assiste à des conférences de Léon Mac-Auliffe, Auguste Thooris, Marcel Jousse et Maria Montessori et à des causeries de Léon Daudet et de Charles Maurras consacrées à Frédéric Mistral. Il va également au cinéma, au théâtre, à l’opéra, visite des musées et des expositions. Actualités : Théo Chentrier souligne les événements marquants de l'actualité politique et sociale tels que les visites royales, les élections, les grèves générales, les manifestations, les inondations de la Seine, la montée d’Hitler, la mobilisation générale du 2 septembre 1939 Santé : Théo Chentrier est souvent fatigué et souffre de migraines. Tous les membres de la famille, y compris sa belle-mère qui habite avec eux, sont aussi affectés de problèmes de santé. Intérêts : Théo Chentrier est membre de la Société d’homéopathie et de la Société de graphologie